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Pour certains spécialistes et dirigeants européens, la fin des véhicules thermiques semble être programmée à horizon 2030-2040. En témoigne le « plan climat » présenté par le Ministre de la Transition Écologique.

En attendant, certaines villes affichent leur volonté d’interdire les véhicules diesel d’ici 2020, et d’ici 2022 nous devrions assister à un alignement de la fiscalité entre diesel et essence.

Les années à venir représentent donc un défi de taille pour les constructeurs, mais aussi pour les entreprises et organisations qui, à ce jour, disposent de parcs automobiles majoritairement composés de modèles diesel.


Vers une refonte des stratégies et politiques automobiles ?

Face à ces enjeux, il n’est pas question de rester attentiste, bien au contraire, il est nécessaire de faire preuve d’anticipation et d’agilité. Et cela ne se limite pas au travail de veille et d’échange avec les constructeurs.

Avant d’initier une transition, il est primordial d’avoir une parfaite visibilité sur les usages et consommations des véhicules, car les différentes énergies existantes (diesel, essence, hybride, électrique) ne conviennent pas à tous les besoins. En effet, bien que des améliorations notables aient déjà été réalisées sur l’autonomie, il est pour le moment compliqué de proposer des véhicules électriques à des commerciaux itinérants dans la mesure où les infrastructures de recharge ne sont pas suffisantes.

Il est de la responsabilité des gestionnaires de parc et des acheteurs d’être force de proposition pour définir la stratégie la plus pertinente et d’aider les utilisateurs à faire les choix les plus adéquats. À ce jour, il n’existe pas une solution unique, mais plutôt une solution en fonction des besoins identifiés.

Pour cela, certains n’hésitent à élaborer de véritables outils d’aide à la décision tenant compte de la typologie des trajets, du kilométrage moyen, et bien sûr du TCO, car ce dernier reste un élément déterminant dans la sélection des véhicules.

Par ailleurs, la nécessité de faire face à des changements de législation peut amener à remettre en question certains aspects de la politique automobile comme la durée de détention, qui elle-même peut impacter le mode financement et de gestion des véhicules. Sans oublier que la norme IFR16, qui devrait entrer en vigueur en janvier 2019, pourrait également contribuer à la redistribution des cartes entre les différents modes de financement.

Plus qu’une transition énergétique, nous pourrions assister prochainement à une profonde mutation des politiques automobiles.

 

La nouvelle norme WLTP entre vigueur

À date, le taux de pénétration des véhicules électriques et hybrides dans les flottes d’entreprises reste faible, mais il progresse de manière continue.

Par ailleurs, ce mois de septembre marque l’entrée vigueur de la norme WLTP (Worldwide harmonized Light vehicles Test Procedures), cycle de test officiel pour les nouveaux modèles, en remplacement de l’ancienne norme NEDC (New European Driving Cycle). Cette nouvelle norme vient en réponse au désormais célèbre « dieselgate » et se veut plus proche des conditions réelles de conduite. Toutefois, cette nouvelle norme risque de revoir à la hausse les émissions de CO2 et la consommation des véhicules. Une raison supplémentaire de rester attentif et d’étudier des solutions alternatives.

En attendant, peut-être prochainement, une nouvelle norme visant à communiquer sur les NOx (dioxyde d’azote) et qui pourrait accélérer un peu plus la transition énergétique.

 

 


François Falezan 
Directeur de la BU Achats RH et Prestations intellectuelles