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Pour ceux qui seraient passés à côté, NDC (New Distribution Capability) est une nouvelle norme de distribution sur laquelle IATA (International Air Transport Association) travaille depuis 2012. à en croire IATA, NDC n’est que cela, une simple nouvelle norme de distribution (un format xml finalement) dont les objectifs sont de fluidifier la vente des frais ancillaires (82,2 milliards de dollars en 2017, soit une hausse de 264% par rapport à 2010), de permettre à la compagnie une personnalisation des offres et d’enrichir l’expérience du voyageur au moment de la réservation.
Bien évidemment, NDC est bien plus qu’une nouvelle norme de distribution… c’est une révolution et les différents acteurs du marché sont en train de le découvrir. Je me souviens, en 2014, nous avions essayé d’organiser une conférence lors du salon IFTM sur le sujet… Nous avions pressenti le caractère explosif de NDC. À ma grande surprise, personne n’en avait entendu parler : ni les patrons de TMC, ni les éditeurs d’OBT, ni les travel managers et encore moins les voyageurs ; et les compagnies ne souhaitaient pas s’exprimer. Nous avions dû trouver un autre sujet.
Depuis mi-2017, tout s’accélère et les compagnies sont à la manœuvre ! Près de 50 d’entre elles testent ou commencent à déployer NDC et elles annoncent toutes des surcharges GDS à venir, car le véritable objectif de NDC est de désintermédier la chaine de distribution ; exactement comme le développement des circuits courts dans la grande distribution. Il faut limiter les intermédiaires qui coûtent cher ! Et les compagnies ont enfin trouvé un moyen de tuer (à court/moyen terme) les GDS.
Alors bien évidemment, 2018 ne sera pas marquée par la disparition des GDS principalement parce que cet acteur est essentiel dans l’écosystème financier du secteur. Cela dépend des TMC, mais 15 à 40% de leurs revenus proviennent des GDS… Le saviez-vous ? Le lobby des TMC est donc à l’œuvre et toutes les compagnies qui ont annoncé des surcharges GDS font (quasi instantanément) état de partenariats « exclusifs » avec les agences et expliquent que finalement… Il n’y aura pas de surcharge. Les GDS nous indiquent par ailleurs qu’ils travaillent déjà (ils ont les moyens financiers et humains) sur de nouveaux outils qui vont agréger les différents flux NDC. Bizarre comme approche non ?? On cherche finalement à inventer un nouvel intermédiaire alors même que l’objectif des compagnies est de supprimer ces intermédiaires (Ryanair vient d’annoncer sa sortie d’Amadeus). Bref, le marché manque d’imagination et ne se remet vraiment pas en question. Encore une fois dommage !
Moi qui prends plaisir à travailler sur ces sujets depuis près de 15 ans, ce que nous vivons aujourd’hui me rappelle la période 2004-2005. Souvenez-vous, la fin des commissions versées par les compagnies aux agences de voyages, unique source de revenu pour le marché. Tout le monde a été pris de court et nous avons tous « bricolé » quelques mois des comptes d’exploitation ou des managements fees avant de trouver un nouveau mode de fonctionnement avec les transactions fees.
Nous en sommes donc là, à essayer d’anticiper ces nouveaux modèles de distribution, mais il est clair que tout reste à construire et que certains sur le marché feront des erreurs… Nous y verrons plus clair dans quelques mois. Certains acteurs pourraient d’ailleurs tirer leur épingle du jeu, comme HRG, première TMC certifiée intégration niveau 3 (le plus haut niveau) de la norme NDC par IATA ; et beaucoup regardent de près Travel Fusion quand d’autres attendent de voir ce que va faire Google avec ITA.
Alors vous l’aurez compris, 2018 sera une année passionnante pour nous tous.
D’ici là je vous souhaite à toutes et à tous de passer d’excellentes fêtes de fin d’année et je tenais également à vous remercier pour votre fidélité, je crois savoir que les chroniques mensuelles d’EPSA sont très suivies !
Rendez-vous donc en janvier 2018.
Christophe Drezet
Directeur de la BU Voyages et Déplacements