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Le groupe EPSA, en partenariat avec CDS Groupe, présente la nouvelle édition du Baromètre de l’Hôtellerie d’affaires 2023. Ce nouveau baromètre dresse le bilan de l’activité hôtelière et présente les perspectives du secteur.


Le troisième « Grand Live du Voyage d’Affaires » organisé le jeudi 19 janvier 2023, a été l’occasion de présenter les résultats du baromètre réalisé par EPSA et CDS Groupe. Cette étude souligne les tendances et la dynamique du secteur sous le signe de l’inflation.

L’étude adopte une méthodologie d’analyse spécifique qui repose sur les données des clients CDS agrémentées de l’analyse de marché EPSA.

En 2022, une inflation sans précédent 

 

L’année 2022 marque le retour d’une forte inflation dans l’industrie hôtelière. La fin de pandémie a fortement influencé le comportement des voyageurs, et a incité à l’accélération des déplacements loisirs ou affaires. En effet de nombreuses personnes ont été contraintes d’annuler, d’abandonner ou de modifier leurs projets de voyage lors de la pandémie, ce qui a suscité un certain « revenge travel ». Face au manque de visibilité et à la demande grandissante, les hôteliers ont affiché des prix élevés, la mécanique haussière s’est donc enclenchée.

À partir de la base de données de CDS Groupe, nos experts EPSA ont réalisé l’infographie ci-dessous qui illustre l’évolution du prix moyen du secteur hôtelier des top villes France, par période.

Source : Grand Live du Voyage d’affaires 2023 – EPSA – CDS Groupe (19/01/2023)

 

Note méthodologique : La comparaison des tarifs moyens s’est faite entre 2019 et 2022. Les tarifs indiqués sont les tarifs affichés par les hôtels (autrement dit : non négociés par les entreprises) destinés au grand public.

Nous pouvons constater différents niveaux d’inflation avec d’importantes disparités selon les destinations : +9% pour Lille et + 47% pour Strasbourg. Cette inflation significative pour Strasbourg se caractérise par l’organisation d’une session parlementaire sur la période forte des marchés de Noël. c.

En outre, comme évoqué plus haut dans un contexte de revenge travel les prix se sont envolés en vertu d’une demande supérieure à l’offre. Cette tendance s’accentue d’autant plus en été pour le loisir, malgré l’absence des clientèles russe et asiatique et le retour très partiel de la clientèle moyen-orientale.

De plus, pour faire face au manque de visibilité du marché, à la hausse du prix de l’énergie, à la pénurie de ressources et au remboursement des PGE (Prêts Garantis par l’Etat), les hôteliers ont été contraints d’augmenter les tarifs pratiqués pour reconstituer leur trésorerie et renouer avec de la profitabilité. Cependant il est important de noter que l’industrie hôtelière n’a pas perdu de son attractivité auprès des investisseurs. Au contraire, les prix d’entrée s’élèvent (sous l’action, aussi, des contraintes liées à l’artificialisation des sols) et de nouveaux types d’investisseurs (issus de l’immobilier d’entreprise, par exemple) apparaissent.

Une inflation moindre en Europe

Le phénomène inflationniste est cependant bien moins marqué dans les autres pays européens, comme l’indiquent les deux infographies ci-dessous.

Source : Grand Live du Voyage d’affaires 2023 – EPSA – CDS Groupe (19/01/2023)

 

Source : Grand Live du Voyage d’affaires 2023 – EPSA – CDS Groupe (19/01/2023)

 

Selon notre expert, le décalage en faveur des hôteliers français est considéré comme une bonne nouvelle pour la France, mais moins pour le voyage d’affaires. En effet, cette hausse des tarifs hôteliers peut entraîner des négociations plus difficiles pour les entreprises pour obtenir des tarifs favorables.

Néanmoins, ces données reflètent la reprise, le dynamisme du secteur et l’attractivité du pays. Christophe Roth, souligne l’importance des évènements MICE davantage revenus en France qu’en Europe, qui influencent cette tendance. Ainsi la demande pour les services hôteliers est intimement liée à la croissance économique globale, autrement dit ces tendances peuvent fournir des informations sur l’état général de l’économie.

 

L’infographie qui suit présente les tendances hôtelières avec des indicateurs clés. Nous retrouvons les mêmes habitudes en moyenne, comme l’indique le premier graphique avec la durée de séjour qui est en moyenne de 1,9 nuitée en 2019 et en 2022. En 2021, la durée de séjour s’était allongée à 2,2 jours en moyenne, qui peut s’expliquer notamment par l’anticipation de certains voyageurs combinant plusieurs déplacements en un seul. Cependant cette bonne pratique ne semble pas perdurer.

Abandon des bonnes pratiques aussi, du point de vue de l’entreprise cette fois-ci, d’après notre expert Christophe Roth : le retour, dans une moindre mesure (50% des réservations hôtelières en 2019 ; 40% en 2022) du leakage, un phénomène coûteux pour les entreprises. Une fois la pandémie passée et le recours fréquent à la TMC induit, les voyageurs auraient en grande partie repris leurs « mauvaises » habitudes.

Source : Grand Live du Voyage d’affaires 2023 – EPSA – CDS Groupe (19/01/2023)

Un bilan encourageant et une reprise dynamique du secteur

En revanche, nous constatons que les autres indicateurs ont une tendance plus favorable. En effet, on s’aperçoit que les tarifs aux entreprises ont connu une hausse bien plus mesurée que les tarifs affichés : +6%. Ce qui confirme la pertinence de la contractualisation entre les entreprises et les hôtels. En négociant des tarifs et conditions préférentiels pour les entreprises, les hôtels peuvent garantir un flux régulier de clients et les entreprises peuvent réduire leurs coûts de voyage.

En outre, pour Christophe Roth, cette modération de la hausse est aussi le signe de la politique de multisourcing d’entreprises à la recherche des meilleurs tarifs, comme une stratégie défensive face au yield management des hôteliers.

Enfin, les prévisions pour l’année à venir sont elles aussi bien plus « raisonnables » que celles affichées en bilan de l’année passée. En France comme en Europe, on s’orienterait vers une hausse des prix hôteliers avoisinant les 6%. D’après Christophe Roth, nous sommes arrivés à une forme de plateau correspondant au retour d’une visibilité en termes de saisonnalité notamment qui permettra une politique tarifaire plus fine, moins soumises aux aléas du marché : une forme de rééquilibrage.

Vous pouvez regarder toute l’émission « Grand live du Voyage d’Affaires », ici.