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 « LES DSI négocient au cas par cas, au détriment de la maîtrise de leurs budgets »

 


 

Aujourd’hui, de nombreuses DSI doivent maîtriser, voire tout simplement réduire leurs budgets. Malheureusement, on constate souvent que ces dernières vont négocier, au cas par cas et à chaque fois que le besoin s’en fait sentir, telle ou telle prestation. Non seulement cette pratique est énormément consommatrice d’énergie et de temps, au détriment de la réelle valeur ajoutée de la DSI et aussi des prestataires, mais elle revient la plupart du temps à acheter un service plus cher. De plus, les DSI ont tendance à retenir des profils surqualifiés, qu’elles vont certes payer moins cher que ce pour quoi ils sont réellement qualifiés, mais à un taux horaire ou à un forfait toujours plus élevé que celui d’un profil adapté aux réels besoins de l’entreprise. Ces deux exemples de pratiques engendrent des surcoûts alors que les DSI doivent effectivement de mieux en mieux maîtriser leurs budgets en période de crise.

Évidemment, l’intervention d’une direction des achats permet, dans le meilleur des cas, de corriger ces pratiques. Mais encore faut-il que cette dernière possède en interne des acheteurs avec une réelle expertise IT, reconnue par la DSI. Car dans beaucoup d’entreprises, force est de constater que les directeurs des systèmes d’informations sont très réticents, pour ne pas dire plus et rester très cordial, à toute intervention de la direction des achats. Dans certaines organisations, les DSI ont d’ailleurs préféré intégrer elles-mêmes des postes d’acheteurs informatiques plutôt que de recourir à un collaborateur de la direction des achats et de devoir rendre des comptes à un autre service. Ce n’est ni nouveau, ni exclusif à la famille des achats IT. Mais cela est toujours aussi tendu.

Pourtant, aujourd’hui, les DSI ont plus que jamais besoin de maîtriser leurs budgets IT et de mettre en place des bonnes pratiques achats. La première et la meilleure d’entre elles est de référencer sur une période donnée, généralement deux ou trois ans, un nombre déterminé de prestataires pouvant répondre à la plupart des besoins de l’entreprise. Les profils et les taux correspondants sont négociés pour toute la durée du contrat. On n’y revient plus et chaque partie peut se concentrer sur son rôle et son savoir-faire. Si un besoin spécifique se fait sentir, la DSI négociera à ce moment-là avec telles ou telles SSII, qu’elles aient été référencées ou non. Si la pratique du référencement est également valable pour d’autres familles d’achats, elle nécessite néanmoins une connaissance très approfondie des marchés IT, des profils, des taux et des pratiques. Ce que ne possèdent pas les directions des achats aux yeux des DSI, à tort ou à raison. Cela dépend des cas.

Évidemment, on comprend qu’un prestataire soit perdant lorsqu’il n’a pas réussi à se faire référencer alors qu’auparavant il pouvait tenter sa chance au cas par cas. En revanche, pour la société référencée, il s’agit vraiment d’une opportunité, car le référencement peut lui garantir un volume d’affaires potentiellement très important dans la durée, ce qui est pour toute entreprise beaucoup plus sécurisante. Attention, il faut aussi que le donneur d’ordres, en l’occurrence la DSI, joue également le jeu et respecte ses engagements. C’est aussi comme cela que l’on construit une relation gagnant-gagnant.

 

 

 


Pascal Auclert 
Directeur de la BU IT