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La crise de la COVID-19 a fortement impacté la chaîne d’approvisionnement des entreprises, principalement à cause des baisses de l’activité économique suivi de reprises consécutives. Cette instabilité fait écho à la constatation d’un écart abrupt entre l’explosion de la demande d’un produit, ou inversement, sa perte totale d’intérêt. Associés à des fermetures de plus en plus nombreuses, ces bouleversements ont touché les opérations de transport, de stockage et d’approvisionnement, principalement. Depuis le début de la crise, protéger la production et sécuriser l’approvisionnement sont donc désormais une priorité. Mais par quels moyens ?


Transformer les fournisseurs en partenaires

La crise de la COVID-19 ayant opéré de nombreux changements dans la relation avec les fournisseurs et le choix des partenaires d’une entreprise, instaurer une croissance durable est une première nécessité, ce qui signifie que le développement des entreprises ne contribue pas à réduire les ressources naturelles et à mettre en danger les générations futures. Cette croissance durable implique des préoccupations économiques, sociales et environnementales pour créer une valeur ajoutée pour les clients, les fournisseurs, les employés, les investisseurs, les autorités locales, la société et la planète. Elle implique également de transformer ses fournisseurs stratégiques en partenaires. Pour cela, il faut mener une politique d’achats durables, c’est-à-dire avoir une relation équilibrée qui prenne en compte les enjeux environnementaux, sociaux et sociétaux.1

L’objectif est donc de devenir le client préféré et privilégié de ses fournisseurs, dans une relation collaborative, en élaborant une stratégie autour de valeurs communes, en s’assurant d’être le client livré en priorité si un imprévu quelconque touche ses fournisseurs clés et prendre des rendez-vous réguliers, qui permettent de créer un climat de confiance.


Diversifier ses fournisseurs et élaborer des plans de gestion des risques

L’État met en place un Plan de relance d’1 milliard d’euros afin d’aider les entreprises à se relocaliser, et à sauver le « made in France », mais il convient de contextualiser les aides en fonction du secteur d’activité et des prévisions sur le marché dans les années à venir. Ce n’est ni réaliste, ni réalisable, de songer à la substitution d’un fournisseur en Asie par un fournisseur français, de manière accélérée et sans perte de qualité et/ou une augmentation du prix final du produit.

En revanche, ce qui est beaucoup plus judicieux est la diversification de fournisseurs. Associé à la digitalisation ou/et la stratégie de responsabilité sociétale (RSE), cette diversification peut devenir un réel levier d’optimisation de la performance. Afin d’éviter tous les risques de ruptures d’approvisionnement ou difficultés logistiques avec un fournisseur, le risk management peut garantir le maintien de la supply chain avec une diversification de fournisseurs. En alliant digitalisation avec risk management et RSE, les entreprises peuvent optimiser leur performance, se protéger des crises à venir et garantir leur compliance avec les lois pour une économie circulaire et durable.

En outre, il convient également d’élaborer des stratégies de sécurisation afin d’anticiper les risques, notamment en cas de futures crises possibles. La mise en place de plans de sécurisation des approvisionnements a pour objectif de démontrer aux clients que tous les scénarii ont été pris en compte en cas de difficultés du fournisseur, en réalisant une analyse de ses capacités de production, de ses machines, de l’adaptabilité des outillages et du délai d’approvisionnement des matières premières.

La santé financière des entreprises est également importante à étudier, pour éviter tout risque de défaillance. Pour cela, des données financières sont facilement disponibles pour les entreprises françaises et des audits peuvent être réalisés.2

Identifier les éléments clés de sa chaine d’approvisionnement

La crise sanitaire a mis en relief les dépendances stratégiques que la mondialisation avait engendrées depuis 30 ans et a creusé le fossé des inégalités.3

En effet, les secteurs qui ont le plus fragmenté leurs chaînes de production sont l’automobile, la chaussure et l’habillement, le cuir et le textile, mais aussi des secteurs clés pour le pays, comme l’industrie pharmaceutique. C’est la raison pour laquelle la délocalisation des entreprises à partir des années 2000 a augmenté notre dépendance aux fournisseurs étrangers et baissé les prix de la production.

Afin d’éviter des dépendances trop fortes par rapport à des géographies ou des fournisseurs, l’identification des éléments clés d’une chaîne d’approvisionnement est nécessaire, tout comme il est nécessaire de s’assurer d’une plus grande diversité de ses sources. Évaluer les risques et identifier les éléments stratégiques permet d’éviter l’arrêt brutal de toute l’activité. Cette réflexion aboutira probablement sur des relocalisations dans certains cas, concourant ainsi à un objectif plus global de réindustrialisation de notre pays.4



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Bibliographie :
[1] Comment transformer un fournisseur en partenaire ? | Journal des bonnes nouvelles (jdbn.fr)
[2] Sécuriser ses approvisionnements en transformant ses fournisseurs en partenaires (decision-achats.fr)
[3] https://www.pourleco.com/monde/la-mondialisation-survivra-t-elle-au-coronavirus
[4] https://www.prevenircestchanger.com/covid-19-4-leviers-de-competitivite-pour-les-entreprises/