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Accoutumé à lire des articles sur les USA, un marché mature dans le monde des déplacements professionnels, je souhaitais prendre le contre-pied de ces habitudes et vous parler du business travel en Chine. Vous présentez un marché peu connu en France, ayant des particularités, mais très intéressant en termes de taille et de structure, d’acteurs et de technologies.
Une industrie en pleine croissance
Avec plus d’un milliard d’habitants, le marché chinois représente aujourd’hui la plus grande dépense de business travel au monde (350bn$), dépassant les USA depuis 2016 (China Business Travel Barometer) et cela ne fait que commencer…
L’économie continue de se développer et la demande augmente. En 2017, le nombre de voyageurs a augmenté de 13,7% sur les trajet domestiques et de 7,4% sur les trajets internationaux.
Un nouvel aéroport de la capitale ouvrira ses portes à la fin 2019. Avec ses huit pistes desservant 100 millions de passagers par an, le Beijing Daxing International deviendra le plus grand aéroport du monde.
Tout se fait vite, et à un rythme effréné.
Des voyageurs friands de technologies
La digitalisation de l’économie a été presque instantanée. La population chinoise est parmi celles qui ont l’appétit le plus fort pour les technologies mobiles et les réseaux sociaux. Le mobile est ainsi devenu la première source de booking. Pour illustrer l’omniprésence du mobile, l’application WeChat fait figure de référence grâce à son éventail de fonctionnalités, que ce soit la messagerie instantanée, le paiement mobile ou encore la réservation de billets d’avions.
Mais Parti communiste oblige, une forte bureaucratie est encore présente en Chine et les voyageurs font aussi face à des contraintes d’un autre temps, comme la signature de la « fapiao » (facture imprimée et officielle d’état) pour récupérer la TVA.
Un cadre réglementaire en constante évolution
Tout comme l’économie, le cadre réglementaire est en constante évolution. Il s’agit principalement de réguler les mauvaises pratiques et de libéraliser le marché.
En effet, face aux excès de certains OTAs, la China National Tourism Administration (organisme en charge de veiller sur le marché) a récemment mieux encadré les pratiques en termes d’affichages et de transparence des prix et frais additionnels pouvant être facturés. Les voyageurs bénéficient désormais d’une meilleure protection.
Le marché continue de se libéraliser, après s’être ouvert aux solutions de paiement (Visa, Mastercard, Airplus…), les agences de voyages étrangères peuvent plus simplement exercer leur activité (bien qu’un partenariat avec un acteur local reste obligatoire pour la vente de voyages internationaux). Depuis janvier, les compagnies aériennes chinoises peuvent enfin fixer leurs propres prix sur les vols domestiques (si au moins 5 compagnies aériennes sont en concurrence sur la route).
Le mastodonte Ctrip
Cependant, un acteur continue de bénéficier d’une position dominante sur ce marché : Ctrip. Un mastodonte sans équivalence dans le monde. Fondé en 1999, cette agence de tourisme en ligne (OTA) compte aujourd’hui plus de 300 millions d’utilisateurs (dont 56 millions sur son application mobile).
Sa stratégie d’expansion en fait également un acteur incontournable (85% de part de marché), que les acteurs domestiques et occidentaux sont presque dans l’impossibilité de concurrencer. En effet, Ctrip étend son emprise de façon impressionnante par des rachats, investissements et nombreux partenariats :
– Avec des agrégateurs : MakeMyTrip, Qunar, Skyscanner, Travelfusion
– Avec le secteur hôtelier : Accor Hotels, Booking.com, Hyatt
– Avec le secteur aérien : China Eastern, Boom Supersonic
– Et en restauration : Mwee
Au marché de prendre des risques pour renverser cette situation. De belles perspectives existent, à nous aussi de saisir les opportunités qui apporteront la valeur ajoutée tant espérée à nos voyageurs. Nous avons autant à apprendre du marché chinois que la Chine à apprendre de nous, Occidentaux.