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La relocalisation en France est devenue une réalité pour les entreprises à cause de la crise sanitaire de 2020, car le bousculement des chaînes d’approvisionnement étalées sur plusieurs pays, voire continents, a exposé la production à des nouveaux risques, jusqu’ici considérés hypothétiques.


Cependant, le souhait de réindustrialiser le pays avec un large mouvement de démondialisation se heurte à plusieurs problèmes pratiques et légaux. Par exemple, le manque de maturité des fournisseurs en France peut s’avérer un frein majeur à la relocalisation. Bien que l’Etat ait destiné plus d’1 milliard d’euros à la relocalisation dans son plan de relance, il faudra soutenir cette initiative avec des actions concrètes destinées à créer les conditions nécessaires à une production efficace en France.

Une réglementation légale contraignante

D’un point de vue légal, les entreprises feront face à une réglementation de plus en plus contraignante autour des achats responsables et des émissions de gaz à effet de serre. Les règlementations et pénalités pour protéger l’environnement vont se multiplier dans les années à venir, et il est très probable que les entreprises ayant relocalisé dans les pays où il est possible de polluer à moindre frais se retrouvent très vite à payer des pénalités de plus en plus sévères lorsque la France avancera dans son projet de respect de la planète. Aujourd’hui, ce n’est pas encore le cas et la réalité est qu’une usine en Asie coûte moins cher, bien que les frais de transport et de douane soient plus élevés. Cette situation ne saura se pérenniser ; c’est pourquoi il serait judicieux de commencer à déployer sa stratégie de relocalisation à court ou moyen terme.

Le « Made in France » dans un contexte Européen

Nous constatons la même problématique lorsque nous regardons le cadre législatif au niveau européen. Puisque la France est un état membre, elle est obligée de se tenir aux accords douaniers existants. Ceux-ci peuvent être contraignants dans une logique de réindustrialisation du pays, parce que les sociétés nationales ne peuvent pas imposer d’acheter du Made in France à ses partenaires. Actuellement, les chaînes de valeur sont régulées par l’Europe, non pas par les pays membres, et les clauses sur la « concurrence déloyale » vont sérieusement empêcher les politiques qui, dans un autre contexte, auraient pu booster notre développement. Il serait souhaitable de faire évoluer cette législation européenne pour permettre à chaque pays de retrouver sa souveraineté et protéger ses industries, mais pour l’instant cela ne semble pas être une question prioritaire pour Bruxelles.

(Source : economie.gouv.fr)

En conclusion, le public est prêt à soutenir les initiatives plus « vertes » et se tourne de plus en plus vers la production locale et les achats responsables. Les entreprises, elles, ont aussi accéléré la mise en place de stratégies respectueuses de l’environnement, avec une forte appétence pour les politiques RSE capables de fonctionner comme un levier de performance économique. Ainsi, il serait souhaitable de faire évoluer le cadre légal, notamment au niveau européen, pour faciliter la pénétration du Made in France comme moteur de croissance au niveau national.

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