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Les achats de fournitures industrielles, surtout dans le contexte actuel de fusions-acquisitions, sont souvent caractérisés par un panel fournisseur important ainsi que par un nombre de références colossal. Ils sont également marqués par la multiplicité des fournisseurs et des références.


Ces achats de classe C, qui constituent l’ensemble des références destinées au maintien ainsi qu’à l’amélioration de l’outil de production, sont difficilement identifiables, ce qui complexifie d’autant le marché fournisseur.

Pourtant, leur caractère indispensable ne se discute pas. Ils sont en effet critiques au bon fonctionnement d’un site de production. Dès lors, ce type d’achats devient vite la mission principale du service maintenance qui doit à la fois anticiper les besoins et éviter les arrêts de production liés à une panne machine.

C’est dans ce contexte contraint que les achats doivent intervenir pour arbitrer entre le besoin réel de la maintenance et les exigences étroites de la direction financière. Comme vous le savez, les pièces de rechange sont difficiles à gérer et génèrent souvent de nombreux coûts indirects. En effet, les coûts indirects induits sont essentiellement liés aux problématiques de référencement, de process et de gestion des stocks.

  • S’agissant, en premier lieu, du référencement, il convient de préciser qu’il existe parfois plusieurs références internes pour une seule et même pièce de rechange. Cet état de fait conduit à la gestion d’une référence supplémentaire, mais également à des différences de prix pour une référence identique.
  • En deuxième lieu, ces achats génèrent également de nombreuses commandes avec des montants relativement faibles, ce qui entraîne de nombreuses livraisons ainsi que de nombreuses factures.
  • En dernier lieu, les stocks ne sont pas toujours optimisés. Ce qui induit des coûts de stockage ainsi qu’un impact négatif sur la trésorerie nette. En effet, la maintenance aura tendance à emmagasiner les pièces en stock même si elles ne lui sont pas immédiatement nécessaires, ce qui provoque du surstockage et au fil du temps un stock obsolète.

Il faut donc absolument se confronter au défi de réaliser des économies sans mettre en péril la production. Pour cela, il existe de nombreuses optimisations qui peuvent permettre de réduire les coûts. Dans ces conditions, la solution à privilégier passe par une approche TCO car les coûts indirects (stockage, coûts administratifs…) sont souvent importants et peuvent représenter jusqu’à 80% du prix d’acquisition.

 

Photo : Tham Yuan Yuan – Pixabay

Les gains indirects peuvent être obtenus à partir des actions suivantes :

  • La réduction du nombre de fournisseurs ;
  • La réduction du nombre de références ;
  • La réduction du nombre de commandes ;
  • La réduction du nombre de factures ;
  • La réduction de la valeur du stock.

Pour atteindre ces gains, il existe de nombreuses solutions proposées par les grands acteurs du marché tels que : les catalogues électroniques personnalisés, les commandes et facturations électroniques, le punch-out, les stocks de consignation, les distributeurs automatiques… Ce type de solutions et d’optimisations nécessite toutefois un certain niveau de maturité ou un accompagnement externe par un cabinet de conseil opérationnel spécialisé dans ce domaine.

Les gains directs peuvent être générés via les actions suivantes :

 

  • Standardisation des pièces de rechanges ;
  • Utilisation de produits substitutions ;
  • Cash recovery pour les références obsolètes ;
  • Réduction de la consommation.

Pour atteindre ces gains, il convient également d’avoir un certain niveau de maturité ainsi que des données qualitatives ou d’être accompagné par un cabinet de conseil opérationnel spécialisé dans l’achat de fournitures industrielles.

En tout état de cause, un audit est nécessaire afin de cerner le périmètre et d’identifier les leviers d’optimisation à court, moyen et long terme. En outre, il est important d’avoir le support de la maintenance afin de définir les besoins réels via des matrices de criticité des pièces telles que l’analyse VED (V pour vitale, E pour essentielle et D pour désirable) ou encore des matrices de gestion des stocks telle que l’analyse FSN (F pour Fast qui représente les stocks à haute rotation, S pour Slow qui représente les stocks à faible rotation et N pour None, qui représente les stocks sans aucune rotation).

Auteur : Abdessamad AZZASenior Purchasing ConsultantEPSA Opérations & Procurement